Session 1 : Méthodes & Perspectives
Mardi 24 novembre : 17h
Plénière : la télémétrie comme outil de compréhension de la migration des oiseaux
Olivier Duriez
CEFE-CNRS
La télémétrie est devenue un outil incontournable pour étudier les migrations d'oiseaux, en limitant le biais observateur et permettant le suivi longitudinal d'individus connus à travers plusieurs continents ou océans. Cependant une grande confusion règne sur les technologies utilisées actuellement parmi les ornithologues. Dans cet exposé, je dresserai une revue de ces technologies embarquées permettant la localisation des oiseaux (balise ARGOS, GPS, GLS, VHF). Je complèterai par une présentation de capteurs complémentaires (accéléromètre, magnétomètre) souvent associés à la localisation et permettant d'inférer les comportements et les dépenses énergétiques. Je terminerai par des conseils sur les meilleures technologies à utiliser en fonction des objectifs et des contraintes des espèces.
Plénière : la télémétrie comme outil de compréhension de la migration des oiseaux
Olivier Duriez
CEFE-CNRS
La télémétrie est devenue un outil incontournable pour étudier les migrations d'oiseaux, en limitant le biais observateur et permettant le suivi longitudinal d'individus connus à travers plusieurs continents ou océans. Cependant une grande confusion règne sur les technologies utilisées actuellement parmi les ornithologues. Dans cet exposé, je dresserai une revue de ces technologies embarquées permettant la localisation des oiseaux (balise ARGOS, GPS, GLS, VHF). Je complèterai par une présentation de capteurs complémentaires (accéléromètre, magnétomètre) souvent associés à la localisation et permettant d'inférer les comportements et les dépenses énergétiques. Je terminerai par des conseils sur les meilleures technologies à utiliser en fonction des objectifs et des contraintes des espèces.
Mardi 24 novembre : 18h00
Variation dans les stratégies de traversée du désert des passereaux migrateurs
Fréderic Jiguet
MNHN
Depuis quelques années, l'utilisation de photomètres géolocalisateurs permet de connaître les voies de migration et les destinations hivernales d'oiseaux de petite taille. Mais l'étude des données d'intensité lumineuse et de température permet aussi de déterminer quand, et de déduire comment, ces petits oiseaux traversent des barrières géographiques comme le Sahara. Toutes les études basées sur des détections radar concluaient que les passereaux se posent dans le Sahara durant la journée, et traversent donc les déserts par succession de vols nocturnes et de repos diurnes. Une première étude, sur deux fauvettes paludicoles et deux gobemouches, précisait que la majorité de ces oiseaux prolongeait le vol nocturne en matinée, avant de se poser - sans doute pour raccourcir la durée de la traversée, ou pour trouver un habitat favorable à une halte diurne. Une second étude, concernant le gobemouche noir, proposait que la stratégie dominante des passereaux pourrait être un vol non-stop, de jour comme de nuit, pour traverser la Sahara. En analysant les données de 130 individus de 10 espèces différentes, un collectif de 43 chercheurs européens a démontré que les stratégies de traversée du désert sont en fait variées, parfois au sein d'une même espèce.
Variation dans les stratégies de traversée du désert des passereaux migrateurs
Fréderic Jiguet
MNHN
Depuis quelques années, l'utilisation de photomètres géolocalisateurs permet de connaître les voies de migration et les destinations hivernales d'oiseaux de petite taille. Mais l'étude des données d'intensité lumineuse et de température permet aussi de déterminer quand, et de déduire comment, ces petits oiseaux traversent des barrières géographiques comme le Sahara. Toutes les études basées sur des détections radar concluaient que les passereaux se posent dans le Sahara durant la journée, et traversent donc les déserts par succession de vols nocturnes et de repos diurnes. Une première étude, sur deux fauvettes paludicoles et deux gobemouches, précisait que la majorité de ces oiseaux prolongeait le vol nocturne en matinée, avant de se poser - sans doute pour raccourcir la durée de la traversée, ou pour trouver un habitat favorable à une halte diurne. Une second étude, concernant le gobemouche noir, proposait que la stratégie dominante des passereaux pourrait être un vol non-stop, de jour comme de nuit, pour traverser la Sahara. En analysant les données de 130 individus de 10 espèces différentes, un collectif de 43 chercheurs européens a démontré que les stratégies de traversée du désert sont en fait variées, parfois au sein d'une même espèce.
Mardi 24 novembre : 18h30
Détection du flux migratoire nocturne par les radars météorologique européens
Raphaël Nussbaumer, Felix Liechti et al.
Vogelwarte
La migration des oiseaux est par essence un phénomène difficile à quantifier, lié au fait qu’elle a lieu principalement de nuit, s’étend à l'échelle continentale, et varie d’une nuit à l’autre. Au cours des dernières décennies, des progrès technologiques ont permis de décrire et d'expliquer les processus sous-jacents à la migration. Il reste cependant essentiel de pouvoir quantifier ce phénomène à sa juste grandeur – notamment dans un contexte de diminution des populations d'oiseaux au niveau global. Offrant des données standardisées à l'échelle continentale et à une résolution temporelle fine, les radars météorologiques constituent aujourd'hui une source de donnée prometteuse pour le suivi de la migration à l'échelle continentale. Nous présenterons les résultats des premières études couvrant le couloir de migration d'Europe de l'ouest, démontrant le potentiel de cette méthode et les challenges qui nous restent à affronter.
Détection du flux migratoire nocturne par les radars météorologique européens
Raphaël Nussbaumer, Felix Liechti et al.
Vogelwarte
La migration des oiseaux est par essence un phénomène difficile à quantifier, lié au fait qu’elle a lieu principalement de nuit, s’étend à l'échelle continentale, et varie d’une nuit à l’autre. Au cours des dernières décennies, des progrès technologiques ont permis de décrire et d'expliquer les processus sous-jacents à la migration. Il reste cependant essentiel de pouvoir quantifier ce phénomène à sa juste grandeur – notamment dans un contexte de diminution des populations d'oiseaux au niveau global. Offrant des données standardisées à l'échelle continentale et à une résolution temporelle fine, les radars météorologiques constituent aujourd'hui une source de donnée prometteuse pour le suivi de la migration à l'échelle continentale. Nous présenterons les résultats des premières études couvrant le couloir de migration d'Europe de l'ouest, démontrant le potentiel de cette méthode et les challenges qui nous restent à affronter.
Mercredi 25 novembre : 17h
Suivis acoustiques de la migration nocturne : perspectives
Louis Sallé, Hugo Pontalier, Paul Coiffard
LPO France
La migration des oiseaux fait l’objet de suivis intensifs en France depuis une cinquantaine d’année, notamment via des efforts massifs de comptages protocolés sur des sites favorables. Cependant, les méthodes utilisées jusqu’ici concernent quasi-exclusivement l’étude de la migration diurne. Or, de nombreuses espèces migrent partiellement ou uniquement de nuit, avec des densités parfois similaires voire supérieures à celles observées de jour. Les suivis acoustiques offrent un potentiel conséquent en termes d’amélioration des connaissances sur le comportement durant la migration, les mouvements et la phénologie d’espèces par ailleurs discrètes et largement sous-détectées par les méthodes traditionnelles. Nous présentons ici les résultats préliminaires d'un tout nouveau projet visant à développer un réseau de suivi et à améliorer les capacités de traitements de données à court terme.
Suivis acoustiques de la migration nocturne : perspectives
Louis Sallé, Hugo Pontalier, Paul Coiffard
LPO France
La migration des oiseaux fait l’objet de suivis intensifs en France depuis une cinquantaine d’année, notamment via des efforts massifs de comptages protocolés sur des sites favorables. Cependant, les méthodes utilisées jusqu’ici concernent quasi-exclusivement l’étude de la migration diurne. Or, de nombreuses espèces migrent partiellement ou uniquement de nuit, avec des densités parfois similaires voire supérieures à celles observées de jour. Les suivis acoustiques offrent un potentiel conséquent en termes d’amélioration des connaissances sur le comportement durant la migration, les mouvements et la phénologie d’espèces par ailleurs discrètes et largement sous-détectées par les méthodes traditionnelles. Nous présentons ici les résultats préliminaires d'un tout nouveau projet visant à développer un réseau de suivi et à améliorer les capacités de traitements de données à court terme.
Mercredi 25 novembre : 17h35
Décalage phénologique et tendances démographiques des migrateurs transsahariens
Aurélien Besnard
LPO Aquitaine
Depuis quatre décennies, des ornithologues dénombrent au printemps et à l’automne les oiseaux migrateurs sur des sites aquitains pour suivre l’évolution de leurs populations. Aujourd’hui, ces suivis mettent également en évidence un décalage temporel des périodes de migration de ces espèces. Ce décalage phénologique n’affecte cependant pas toutes les espèces de la même manière, et dépend notamment de leurs stratégies de migration.
Décalage phénologique et tendances démographiques des migrateurs transsahariens
Aurélien Besnard
LPO Aquitaine
Depuis quatre décennies, des ornithologues dénombrent au printemps et à l’automne les oiseaux migrateurs sur des sites aquitains pour suivre l’évolution de leurs populations. Aujourd’hui, ces suivis mettent également en évidence un décalage temporel des périodes de migration de ces espèces. Ce décalage phénologique n’affecte cependant pas toutes les espèces de la même manière, et dépend notamment de leurs stratégies de migration.
Mercredi 25 novembre : 18h10
Une évaluation globale des suivis par appareil électronique pour la conservation des oiseaux marins
Alice Bernard, David Grémillet
Université de Lyon, CEFE-CNRS
Les balises électroniques ont révolutionné l’écologie des mouvements, notamment pour les oiseaux marins, qui sont difficile à étudier du fait de leur mode de vie. Ces progrès sont essentiels pour la conservation de ces espèces permettant notamment la création d’aires protégées, mais aussi pour la connaissance des écosystèmes marins. Nous présentons ici les résultats d'une synthèse bibliographique globale portant sur les suivis d' oiseaux marins par appareils électroniques (689 articles, 40 000 individus de 216 espèces appartenant à 17 familles) et proposons un schéma de suivi pour les espèces menacées afin de combler les lacunes identifiées par notre analyse.
Une évaluation globale des suivis par appareil électronique pour la conservation des oiseaux marins
Alice Bernard, David Grémillet
Université de Lyon, CEFE-CNRS
Les balises électroniques ont révolutionné l’écologie des mouvements, notamment pour les oiseaux marins, qui sont difficile à étudier du fait de leur mode de vie. Ces progrès sont essentiels pour la conservation de ces espèces permettant notamment la création d’aires protégées, mais aussi pour la connaissance des écosystèmes marins. Nous présentons ici les résultats d'une synthèse bibliographique globale portant sur les suivis d' oiseaux marins par appareils électroniques (689 articles, 40 000 individus de 216 espèces appartenant à 17 familles) et proposons un schéma de suivi pour les espèces menacées afin de combler les lacunes identifiées par notre analyse.
Session 2 : Mécanismes & Évolution
Jeudi 26 novembre : 17h
Plénière : Mécanismes de navigation chez les oiseaux communs : comment s'en sortir sans GPS ?
Francesco Bonadonna
CEFE-CNRS
En 1972, un chercheur italien a émis ce qu'on appelle aujourd'hui l'hypothèse de la navigation olfactive des pigeons voyageurs. Après cinquante années d'expériences, nous connaissons aujourd’hui l'existence d'un mécanisme de navigation basé sur l'olfaction, son ontogénie et les principales caractéristiques de la carte de navigation. Étant donné que tout mécanisme de sélection, y compris la sélection artificielle d'espèces domestiquées, ne crée pas un trait, mais avantage des traits existants, il est peu probable que la sélection ait favorisé le trait de navigation olfactive uniquement chez les pigeons voyageurs. Il est donc probable que la navigation olfactive soit également utilisée chez d'autres espèces d'oiseaux. Grâce au développement de la télémétrie satellitaire au cours des deux dernières décennies, des preuves solides sur la navigation olfactive ont été apportées chez les oiseaux sauvages tels que les goélands, les pétrels et les passereaux. Les individus sauvages déplacés artificiellement, tant pendant la migration que pendant l'incubation, ont montré des capacités réduites de navigation, uniquement lorsqu'ils sont privés de leur odorat. A l’inverse, la télémétrie satellitaire n'a pas permis de valider l'hypothèse d'une navigation magnétique, largement répandue dans le grand public. Bien que les caractéristiques de la carte olfactive chez les oiseaux sauvages ne soit pas encore élucidée, nous sommes convaincus que les progrès technologiques constants permettront dans un avenir proche d'élucider les détails du mécanisme de navigation olfactive chez les oiseaux sauvages.
Plénière : Mécanismes de navigation chez les oiseaux communs : comment s'en sortir sans GPS ?
Francesco Bonadonna
CEFE-CNRS
En 1972, un chercheur italien a émis ce qu'on appelle aujourd'hui l'hypothèse de la navigation olfactive des pigeons voyageurs. Après cinquante années d'expériences, nous connaissons aujourd’hui l'existence d'un mécanisme de navigation basé sur l'olfaction, son ontogénie et les principales caractéristiques de la carte de navigation. Étant donné que tout mécanisme de sélection, y compris la sélection artificielle d'espèces domestiquées, ne crée pas un trait, mais avantage des traits existants, il est peu probable que la sélection ait favorisé le trait de navigation olfactive uniquement chez les pigeons voyageurs. Il est donc probable que la navigation olfactive soit également utilisée chez d'autres espèces d'oiseaux. Grâce au développement de la télémétrie satellitaire au cours des deux dernières décennies, des preuves solides sur la navigation olfactive ont été apportées chez les oiseaux sauvages tels que les goélands, les pétrels et les passereaux. Les individus sauvages déplacés artificiellement, tant pendant la migration que pendant l'incubation, ont montré des capacités réduites de navigation, uniquement lorsqu'ils sont privés de leur odorat. A l’inverse, la télémétrie satellitaire n'a pas permis de valider l'hypothèse d'une navigation magnétique, largement répandue dans le grand public. Bien que les caractéristiques de la carte olfactive chez les oiseaux sauvages ne soit pas encore élucidée, nous sommes convaincus que les progrès technologiques constants permettront dans un avenir proche d'élucider les détails du mécanisme de navigation olfactive chez les oiseaux sauvages.
Jeudi 26 novembre : 18h
La dispersion des pathogènes par les oiseaux en migration : source d’information et de risque
Karen McCoy
CREES-CNRS
Lorsque les individus se déplacent, ils ne sont pas seuls, mais portent avec eux leur cortège de parasites et d'agents pathogènes, ce qui peut entraîner leur dispersion à différentes échelles spatiales. Ici, j'aborderai les conséquences écologiques de cette dispersion par auto-stop et la manière dont les parasites peuvent être utilisés pour nous informer indirectement sur les mouvements de leurs hôtes. J'illustrerai ces idées par des travaux récents sur les tiques transportées par les oiseaux migrateurs.
La dispersion des pathogènes par les oiseaux en migration : source d’information et de risque
Karen McCoy
CREES-CNRS
Lorsque les individus se déplacent, ils ne sont pas seuls, mais portent avec eux leur cortège de parasites et d'agents pathogènes, ce qui peut entraîner leur dispersion à différentes échelles spatiales. Ici, j'aborderai les conséquences écologiques de cette dispersion par auto-stop et la manière dont les parasites peuvent être utilisés pour nous informer indirectement sur les mouvements de leurs hôtes. J'illustrerai ces idées par des travaux récents sur les tiques transportées par les oiseaux migrateurs.
Jeudi 26 novembre : 18h30
Écologie à grande échelle des migrations d’oiseaux
Marius Somveille
Cambridge University
Quels sont les mécanismes écologiques qui façonnent la migration des oiseaux? Une analyse des données de distribution géographique de 9356 espèces montrent que les coûts énergétiques associés à la migration, le suivi des conditions climatiques à travers les saisons, et la compétition pour l’accès aux ressources expliquent ensemble une grande partie de la distribution saisonnière des oiseaux migrateurs à travers le monde.
Écologie à grande échelle des migrations d’oiseaux
Marius Somveille
Cambridge University
Quels sont les mécanismes écologiques qui façonnent la migration des oiseaux? Une analyse des données de distribution géographique de 9356 espèces montrent que les coûts énergétiques associés à la migration, le suivi des conditions climatiques à travers les saisons, et la compétition pour l’accès aux ressources expliquent ensemble une grande partie de la distribution saisonnière des oiseaux migrateurs à travers le monde.
Vendredi 27 novembre : 17h
Effets du changement climatique sur la migration et l’hivernage de la communauté d’oiseaux marins d’Atlantique Nord
Manon Clairbaux, David Grémillet
CEFE CNRS
Les oiseaux marins font parties des oiseaux les plus menacés et sont particulièrement vulnérables aux effets directs ou non du changement climatique. Malgré les études à long terme dont ces sentinelles ont fait l’objet partout dans le monde, peu de connaissances portent sur l’impact du changement climatique en dehors de leur période de reproduction. La migration et l’hivernage sont pourtant des périodes cruciales dans la dynamique populationnelle des oiseaux marins. Il est donc particulièrement important de comprendre les effets du changement climatique sur leur distribution hivernale ainsi que sur leurs voies migratoires. Dans un premier temps, nous avons déterminé les habitats hivernaux, présents et futures, de cinq espèces d’oiseaux marins d’Atlantique Nord (Alle alle, Fratercula arctica, Uria aalge, Uria lomvia et Rissa tridactyla) grâce aux données de tracking de plus de 1500 individus utilisées au sein de fonction de sélection de ressources, elles-mêmes basées sur la modélisation de dépense énergétique et la disponibilité en proies des espèces étudiées. Les changements climatiques impactant particulièrement l’Arctique, nous nous sommes ensuite intéressé à l’impact de la fonte totale de la banquise estivale à partir de 2050 sur la migration des oiseaux arctiques. Nos résultats montrent que migrer depuis l’Atlantique Nord vers le Pacifique pourrait être une stratégie favorable d’un point de vue énergétique.
Effets du changement climatique sur la migration et l’hivernage de la communauté d’oiseaux marins d’Atlantique Nord
Manon Clairbaux, David Grémillet
CEFE CNRS
Les oiseaux marins font parties des oiseaux les plus menacés et sont particulièrement vulnérables aux effets directs ou non du changement climatique. Malgré les études à long terme dont ces sentinelles ont fait l’objet partout dans le monde, peu de connaissances portent sur l’impact du changement climatique en dehors de leur période de reproduction. La migration et l’hivernage sont pourtant des périodes cruciales dans la dynamique populationnelle des oiseaux marins. Il est donc particulièrement important de comprendre les effets du changement climatique sur leur distribution hivernale ainsi que sur leurs voies migratoires. Dans un premier temps, nous avons déterminé les habitats hivernaux, présents et futures, de cinq espèces d’oiseaux marins d’Atlantique Nord (Alle alle, Fratercula arctica, Uria aalge, Uria lomvia et Rissa tridactyla) grâce aux données de tracking de plus de 1500 individus utilisées au sein de fonction de sélection de ressources, elles-mêmes basées sur la modélisation de dépense énergétique et la disponibilité en proies des espèces étudiées. Les changements climatiques impactant particulièrement l’Arctique, nous nous sommes ensuite intéressé à l’impact de la fonte totale de la banquise estivale à partir de 2050 sur la migration des oiseaux arctiques. Nos résultats montrent que migrer depuis l’Atlantique Nord vers le Pacifique pourrait être une stratégie favorable d’un point de vue énergétique.
Vendredi 27 novembre : 17h35
Le rôle de la migration dans l’établissement d’un gradient de diversité atypique
Paul Dufour
Univ. Grenoble Alpes, CNRS, Univ. Savoie Mont Blanc, CNRS, LECA, Laboratoire d’Écologie Alpine.
L’influence de l’évolution de la migration dans les processus de diversification est un sujet peu exploré et peu connu. Nous l’avons étudié dans le contexte du gradient de diversité atypique des Charadriiformes, biaisé vers les zones tempérées et arctiques. Tandis que nous estimons une origine tropicale de ce clade, suivi de plusieurs mouvements indépendants de transitions en dehors des tropiques, nous trouvons également une forte concordance entre ces mouvements biogéographiques et l’apparition du comportement migratoire. En mettant en évidence des taux de spéciation plus importants dans les latitudes supérieures, nous montrons que l’évolution de la migration a d’une part permis la colonisation rapide des hautes latitudes mais a également favorisé la diversification au sein de ce clade, permettant ainsi l’établissement de ce gradient de diversité atypique.
Le rôle de la migration dans l’établissement d’un gradient de diversité atypique
Paul Dufour
Univ. Grenoble Alpes, CNRS, Univ. Savoie Mont Blanc, CNRS, LECA, Laboratoire d’Écologie Alpine.
L’influence de l’évolution de la migration dans les processus de diversification est un sujet peu exploré et peu connu. Nous l’avons étudié dans le contexte du gradient de diversité atypique des Charadriiformes, biaisé vers les zones tempérées et arctiques. Tandis que nous estimons une origine tropicale de ce clade, suivi de plusieurs mouvements indépendants de transitions en dehors des tropiques, nous trouvons également une forte concordance entre ces mouvements biogéographiques et l’apparition du comportement migratoire. En mettant en évidence des taux de spéciation plus importants dans les latitudes supérieures, nous montrons que l’évolution de la migration a d’une part permis la colonisation rapide des hautes latitudes mais a également favorisé la diversification au sein de ce clade, permettant ainsi l’établissement de ce gradient de diversité atypique.
Vendredi 27 novembre : 18h10
Effet de l'urbanisation sur la migration des oiseaux
Anne-Sophie Bonnet-Lebrun
British Antarctic Survey
Chez les espèces dites partiellement migratrices, seuls certains individus migrent. Nous utilisons ici cette variabilité intra-espèce comme une « expérience naturelle » pour étudier les mécanismes expliquant la migration. A partir de données de baguage sur 12 espèces partiellement migratrices d'oiseaux Nord-Américains, notre étude montre que la propension des individus à migrer peut diminuer avec (1) des hivers moins rigoureux, (2) un surplus local de ressources pendant la reproduction, et (3) chez certaines espèces, un taux plus élevé d'urbanisation – via l'effet d' « ilot de chaleur » des zones urbaines et les ressources (ex. déchets ou mangeoires) qu'elles fournissent. Ces résultats suggèrent une future réponse des stratégies migratrices des oiseaux face aux changements climatiques et d'anthropisation des sols.
Effet de l'urbanisation sur la migration des oiseaux
Anne-Sophie Bonnet-Lebrun
British Antarctic Survey
Chez les espèces dites partiellement migratrices, seuls certains individus migrent. Nous utilisons ici cette variabilité intra-espèce comme une « expérience naturelle » pour étudier les mécanismes expliquant la migration. A partir de données de baguage sur 12 espèces partiellement migratrices d'oiseaux Nord-Américains, notre étude montre que la propension des individus à migrer peut diminuer avec (1) des hivers moins rigoureux, (2) un surplus local de ressources pendant la reproduction, et (3) chez certaines espèces, un taux plus élevé d'urbanisation – via l'effet d' « ilot de chaleur » des zones urbaines et les ressources (ex. déchets ou mangeoires) qu'elles fournissent. Ces résultats suggèrent une future réponse des stratégies migratrices des oiseaux face aux changements climatiques et d'anthropisation des sols.
Session 3 : Conservation
Samedi 28 novembre : 15h
Plénière : Conservation des oiseaux migrateurs : les grands enjeux
Maxime Zucca
Hormis peut-être pour les oiseaux d'eau, les efforts de conservation se focalisent le plus souvent sur les sites de nidification, notamment pour des raisons pratiques. Considérer les facteurs qui influencent la survie tout au long des trajets migratoires et sur la zone d'hivernage est tout aussi indispensable : le succès de la reproduction dépend aussi de la qualité de l'hivernage et de la condition physique à l'arrivée au printemps. De bonnes haltes migratoires sont indispensables. Le changement climatique a une influence directe sur ces phases du cycle annuel, qu'il est indispensable de comprendre. Aux tempêtes et aux vents adverses viennent s'ajouter des obstacles anthropiques toujours plus nombreux pendant la migration : lignes électriques, pollution lumineuse, mirages, éoliennes, chasse... Trouver des sites de halte de qualité, dans certains endroits, n'est pas une mince affaire. A la raréfaction des insectes s'ajoutent les conséquences directes de certains pesticides sur le comportement alimentaire des oiseaux. Ces différents facteurs expliquent certainement que, dans un contexte de déclin assez généralisé des oiseaux communs, les migrateurs au long cours sont ceux pour lesquels le niveau d'alerte n'est pas loin de passer au rouge. Dans certains sites stratégiques, l'artificialisation des sols ou la surexploitation des ressources mettent désormais en péril la totalité de certaines populations, et parfois de certaines espèces.
Plénière : Conservation des oiseaux migrateurs : les grands enjeux
Maxime Zucca
Hormis peut-être pour les oiseaux d'eau, les efforts de conservation se focalisent le plus souvent sur les sites de nidification, notamment pour des raisons pratiques. Considérer les facteurs qui influencent la survie tout au long des trajets migratoires et sur la zone d'hivernage est tout aussi indispensable : le succès de la reproduction dépend aussi de la qualité de l'hivernage et de la condition physique à l'arrivée au printemps. De bonnes haltes migratoires sont indispensables. Le changement climatique a une influence directe sur ces phases du cycle annuel, qu'il est indispensable de comprendre. Aux tempêtes et aux vents adverses viennent s'ajouter des obstacles anthropiques toujours plus nombreux pendant la migration : lignes électriques, pollution lumineuse, mirages, éoliennes, chasse... Trouver des sites de halte de qualité, dans certains endroits, n'est pas une mince affaire. A la raréfaction des insectes s'ajoutent les conséquences directes de certains pesticides sur le comportement alimentaire des oiseaux. Ces différents facteurs expliquent certainement que, dans un contexte de déclin assez généralisé des oiseaux communs, les migrateurs au long cours sont ceux pour lesquels le niveau d'alerte n'est pas loin de passer au rouge. Dans certains sites stratégiques, l'artificialisation des sols ou la surexploitation des ressources mettent désormais en péril la totalité de certaines populations, et parfois de certaines espèces.
Samedi 28 novembre : 16h
Valorisation des Sciences participatives : de l'Atlas migration jusqu'à la Directive oiseaux
Jérémy Dupuy, Cyril Eraud
LPO France
Depuis le début des années 2000, le rôle clés des sciences participatives pour la connaissance et la conservation de la biodiversité n’a cessé de croître. Désormais, grâce à une meilleure structuration de la collecte et de la bancarisation de données naturalistes, des milliers de citoyens, amateurs et professionnels, participent quotidiennement par leurs observations à l’enrichissement des connaissances sur l’état de la biodiversité en France et en Europe. Ainsi, les sciences participatives sont devenues une source d’informations incontournable pour la réalisation de projets tels que l’Atlas national des oiseaux migrateurs ou encore la mise à jour du document de concepts clés (KCD) déterminant les dates de migration prénuptiale et de reproduction des espèces d’oiseaux au titre de l’article 7 de la Directive oiseaux.
Valorisation des Sciences participatives : de l'Atlas migration jusqu'à la Directive oiseaux
Jérémy Dupuy, Cyril Eraud
LPO France
Depuis le début des années 2000, le rôle clés des sciences participatives pour la connaissance et la conservation de la biodiversité n’a cessé de croître. Désormais, grâce à une meilleure structuration de la collecte et de la bancarisation de données naturalistes, des milliers de citoyens, amateurs et professionnels, participent quotidiennement par leurs observations à l’enrichissement des connaissances sur l’état de la biodiversité en France et en Europe. Ainsi, les sciences participatives sont devenues une source d’informations incontournable pour la réalisation de projets tels que l’Atlas national des oiseaux migrateurs ou encore la mise à jour du document de concepts clés (KCD) déterminant les dates de migration prénuptiale et de reproduction des espèces d’oiseaux au titre de l’article 7 de la Directive oiseaux.
Samedi 28 novembre : 16h30
Origine et voies de migration des oies cendrées hivernant en France
Matthieu Guillemain, Léo Bacon, Anthony Olivier, Jocelyn Champagnon
Office Français de la Biodiversité (Avifaune Migratrice)
La gestion des populations ouest-européennes d’oies cendrées prend un nouvel élan avec la mise en place d’un processus adaptatif concerté à l’échelle internationale. Dans ce cadre plus de 400 000 observations d’oies marquées ont été analysées, qui permettent de conclure que les individus observés en France durant l’hivernage et en passage sont principalement des oies migratrices issues de Scandinavie (Norvège et Suède en particulier). Une analyse isotopique des plumes montre au contraire que les oies cendrées hivernant en Camargue sont principalement issues de la voie de migration centrale Européenne, avec une origine essentiellement centrée sur la République Tchèque et la Pologne. Cette dichotomie dans les voies de migration utilisées pourrait amener à réclamer une structuration spatiale dans la gestion de cette espèce en France.
Origine et voies de migration des oies cendrées hivernant en France
Matthieu Guillemain, Léo Bacon, Anthony Olivier, Jocelyn Champagnon
Office Français de la Biodiversité (Avifaune Migratrice)
La gestion des populations ouest-européennes d’oies cendrées prend un nouvel élan avec la mise en place d’un processus adaptatif concerté à l’échelle internationale. Dans ce cadre plus de 400 000 observations d’oies marquées ont été analysées, qui permettent de conclure que les individus observés en France durant l’hivernage et en passage sont principalement des oies migratrices issues de Scandinavie (Norvège et Suède en particulier). Une analyse isotopique des plumes montre au contraire que les oies cendrées hivernant en Camargue sont principalement issues de la voie de migration centrale Européenne, avec une origine essentiellement centrée sur la République Tchèque et la Pologne. Cette dichotomie dans les voies de migration utilisées pourrait amener à réclamer une structuration spatiale dans la gestion de cette espèce en France.
Samedi 28 novembre : 17h
Stratégies de migration du courlis cendré
Pierrick Bocher
Université de La Rochelle
En construction
Stratégies de migration du courlis cendré
Pierrick Bocher
Université de La Rochelle
En construction
Samedi 28 novembre : 17h30
Les suivis migratoires des fous de Bassan et des puffins cendrés révèlent des enjeux de conservation et de gestion des pêches au large de l’Afrique de l’ouest
Clara Péron, David Grémillet
Laboratoire de Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques (BOREA), MNHN, CNRS, IRD, SU, UCN, UA.
Les fous de Bassan (Morus bassanus) de l’île Rouzic en Bretagne nord et les Puffins de Scopoli (Calonectris diomedea) des îles françaises de Méditerranée font l’objet de suivis scientifiques et de projets de conservation depuis plusieurs décennies sur leurs sites de reproduction. Malgré de nombreux efforts pour réduire les pressions anthropiques à terre sur les colonies d’oiseaux marins, les tendances de populations des 10 dernières années montrent encore des signes de fragilité qui pourraient trouver leurs explications en mer, sur leurs zones de nourrissage estivales et/ou hivernales. Grâce à des suivis biotélémétriques, nous avons pu reconstruire les chemins migratoires et les zones d’hivernage de ces espèces. Les eaux productives du courant des Canaries, au large des côtes de l’Afrique de l’ouest, attirent la grande majorité des puffins cendrés des îles françaises de Méditerranée entre octobre et mars et une proportion variable de fous de Bassan en fonction des années (25 à 70%) entre octobre et janvier. Ces sites de nourrissage hivernaux étant majoritairement situés dans le long de l’étroit plateau continental à quelques kilomètres des côtes ou sur les plateaux péri-insulaires des îles ; ils se concentrent dans des zones de fortes activités de pêche industrielle, à l’intérieur des zones économiques exclusives de pays africains comme le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie ou le Sénégal. Les oiseaux entrent en compétition avec les pêcheries pour l’accès aux ressources en petits poissons pélagiques (type sardinelles), et peuvent également être capturés de façon accidentelle (ou même intentionnelle) par des navires de pêche légaux ou illégaux, dans ces zones où la surveillance et les mesures de conservation encadrant les pêcheries sont très insuffisantes. La flottille de pêche européenne étant largement impliquée dans les accords de pêche avec les pays africains d’Afrique de l’ouest, il est urgent de renforcer les mesures de gestion et de régulation des pêches dans ces zones de grande importance pour la survie des colonies d’oiseaux marins européennes, au risque d’anéantir les efforts de conservation conduits depuis de nombreuses années sur les sites de reproduction.
Les suivis migratoires des fous de Bassan et des puffins cendrés révèlent des enjeux de conservation et de gestion des pêches au large de l’Afrique de l’ouest
Clara Péron, David Grémillet
Laboratoire de Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques (BOREA), MNHN, CNRS, IRD, SU, UCN, UA.
Les fous de Bassan (Morus bassanus) de l’île Rouzic en Bretagne nord et les Puffins de Scopoli (Calonectris diomedea) des îles françaises de Méditerranée font l’objet de suivis scientifiques et de projets de conservation depuis plusieurs décennies sur leurs sites de reproduction. Malgré de nombreux efforts pour réduire les pressions anthropiques à terre sur les colonies d’oiseaux marins, les tendances de populations des 10 dernières années montrent encore des signes de fragilité qui pourraient trouver leurs explications en mer, sur leurs zones de nourrissage estivales et/ou hivernales. Grâce à des suivis biotélémétriques, nous avons pu reconstruire les chemins migratoires et les zones d’hivernage de ces espèces. Les eaux productives du courant des Canaries, au large des côtes de l’Afrique de l’ouest, attirent la grande majorité des puffins cendrés des îles françaises de Méditerranée entre octobre et mars et une proportion variable de fous de Bassan en fonction des années (25 à 70%) entre octobre et janvier. Ces sites de nourrissage hivernaux étant majoritairement situés dans le long de l’étroit plateau continental à quelques kilomètres des côtes ou sur les plateaux péri-insulaires des îles ; ils se concentrent dans des zones de fortes activités de pêche industrielle, à l’intérieur des zones économiques exclusives de pays africains comme le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie ou le Sénégal. Les oiseaux entrent en compétition avec les pêcheries pour l’accès aux ressources en petits poissons pélagiques (type sardinelles), et peuvent également être capturés de façon accidentelle (ou même intentionnelle) par des navires de pêche légaux ou illégaux, dans ces zones où la surveillance et les mesures de conservation encadrant les pêcheries sont très insuffisantes. La flottille de pêche européenne étant largement impliquée dans les accords de pêche avec les pays africains d’Afrique de l’ouest, il est urgent de renforcer les mesures de gestion et de régulation des pêches dans ces zones de grande importance pour la survie des colonies d’oiseaux marins européennes, au risque d’anéantir les efforts de conservation conduits depuis de nombreuses années sur les sites de reproduction.
Samedi 28 novembre : 18h
Conservation des oiseaux d'eau dans le bassin méditerranéen
Thomas Galewski, Elie Gaget, Fabien Verniest, Isabelle Leviol
Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, Tour du Valat, Arles.
Après plus d’un siècle de destructions massives, les oiseaux d’eau ont bénéficié d’une réglementation encadrant les activités de chasse et de la désignation de nombreuses aires protégées. Nous reviendrons sur l’histoire de ce succès. Le changement climatique représente aujourd’hui un défi majeur pour ces espèces, menaçant leurs sites traditionnels d’hivernage et les obligeant à réajuster leurs voies de migration. Nous évoquerons certaines des mesures que les états euro-méditerranéens et africains doivent prendre pour garantir le maintien de ces espèces emblématiques de nos zones humides.
Conservation des oiseaux d'eau dans le bassin méditerranéen
Thomas Galewski, Elie Gaget, Fabien Verniest, Isabelle Leviol
Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, Tour du Valat, Arles.
Après plus d’un siècle de destructions massives, les oiseaux d’eau ont bénéficié d’une réglementation encadrant les activités de chasse et de la désignation de nombreuses aires protégées. Nous reviendrons sur l’histoire de ce succès. Le changement climatique représente aujourd’hui un défi majeur pour ces espèces, menaçant leurs sites traditionnels d’hivernage et les obligeant à réajuster leurs voies de migration. Nous évoquerons certaines des mesures que les états euro-méditerranéens et africains doivent prendre pour garantir le maintien de ces espèces emblématiques de nos zones humides.